Septembre 2018

01/10/2018

#AIDS2018: prévention – prévention – prévention

Chères lectrices et chers lecteurs d'aidsfocus

Si, nous l’avons déjà le remède miracle pour endiguer le VIH. C’est ce qu’a rétorqué, lors d’une session de la Conférence internationale sur le SIDA à Amsterdam, le Suédois Anders Nordström au directeur du Fonds mondial, Peter Sands qui soulignait que nous n’avions pas encore trouvé la panacée pour lutter contre la maladie. Pour Nordström, Ambassadeur pour la Santé mondiale au ministère des Affaires étrangères suédois, LE remède, ce sont les préservatifs, dont l’utilisation a été honteusement négligée ces dernières années. Applaudissements du public! Ceux-là permettraient d’éviter 80% des infections, dixit Anders Nordström. Il est donc d’autant plus incompréhensible qu’il n’y en ait en moyenne que cinq par homme par an en Afrique. La prévention est en crise!

Les solutions médicales éclipseraient les mesures évidentes et peu onéreuses comme la mise à disposition de préservatifs et les conseils de prévention, selon les critiques. Toutefois, le manque d’informations n’est pas un problème propre aux pays africains; l’Europe aussi passe ce sujet de la prévention du VIH bien trop sous silence, déplorent des jeunes de Hambourg. Il y a quelques années, ils ont pris l’initiative de lancer une campagne de sensibilisation dans leur lycée. Les lacunes des étudiantes et étudiants sur le sujet étaient alarmantes; pour la plupart d’entre eux, le SIDA était synonyme de «homosexuel, drogue, Afrique». Ces jeunes activistes hambourgeois ont voulu y remédier et ont commencé une campagne qui a eu beaucoup de succès par la suite. Elle prévoyait des ateliers, la distribution de préservatifs, mais également l’invitation à se faire tester. Cette dernière démarche était pratiquement mission impossible: à défaut d’alternative, les jeunes disposés à effectuer le test étaient orientés vers les centres de consultation, dits hotspots, pour prostituées.

Le distributeur de préservatifs est-il la solution ?

L’initiative, locale au départ, est devenue entre-temps la fameuse organisation internationale «Youth against AIDS (YAA)», partenaire officiel cette année de la 22ème Conférence internationale sur le SIDA, à Amsterdam. Leur engagement, bénéficiant désormais du soutien prééminent du Dr Gottfried Hirnschall, directeur du service VIH/SIDA de l’OMS et membre du comité consultatif de JGA, ainsi que de celui du directeur d’UNAIDS, Michel Sidibé, n’a pas faibli et c’est avec assurance qu’ils ont annoncé à Amsterdam, joignant leurs voix à celles d’autres jeunes du monde entier: «Nous sommes la génération, qui peut mettre un terme au SIDA!» Un des ingrédients du succès de JGA est toujours la distribution de préservatifs: en Allemagne, ils ont réussi, à la mi-2018, à faire installer, dans 100 écoles, des distributeurs dédiés, où il est possible d’acheter lesdits produits à bas prix et «sans entrave»; faute de quoi, même les jeunes européens ne peuvent guère s’en payer avec leur argent de poche. L’impact de cette action est fort, de même que la demande pour d’autres distributeurs. Une recette miracle, y compris pour les écoles africaines? Cela vaudrait le coup d’essayer.

Vous pouvez lire une petite sélection des principaux sujets abordés à la conférence AIDS2018 dans notre sujet du mois.

Martina Staenke

Colaboratrice Communication Medicus Mundi Suisse
mstaenke@medicusmundi.ch