La poursuite de la politique actuelle ne freinera pas l'épidémie du VIH - Communiqué de presse
MMS/aidsfocus.ch/ Aide Suisse contre le sida/ Aids-Hilfe Bern/ Berne, le 10 mai 2017 - L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime le nombre d'infections au VIH non dépistées à au moins 14 millions – une catastrophe! Selon l'OMS et l'ONUSIDA, 90 pour cent des personnes ayant contracté le VIH doivent être diagnostiquées d'ici à 2020 à l'échelle mondiale; parmi ces dernières, 90 pour cent doivent être traitées avec des médicaments antirétroviraux et chez 90 pour cent, la thérapie doit être si bien adaptée qu'aucun virus VIH ne soit plus décelable. Si l'on y parvient, l'objectif de mettre un terme à l'épidémie d'ici à 2030 est atteignable.
La Suisse soutient également l'objectif d'éradiquer le SIDA d'ici à 2030. Mais elle se bat pour persuader les bonnes personnes concernées de la nécessité de réaliser un test du VIH. Au cours de la conférence de MMS/aidsfocus.ch qui a eu lieu à Berne aujourd’hui, les spécialistes se sont mis d'accord pour déclarer que des diagnostics du VIH non reconnus à temps constituent une des raisons principales pour lesquelles les personnes concernées ne peuvent pas bénéficier de la possibilité d'un traitement. De ce fait également, le traitement ne peut pas être exploité dans le sens de la prévention.
La stratégie 90-90-90 proposée par l'ONUSIDA pour les tests et le traitement constitue un objectif ambitieux lorsque l'on considère qu'actuellement on évalue à 37 millions le nombre de personnes positives au VIH et que seulement la moitié dispose d'un accès à un traitement médicamenteux. D'une part parce que les personnes ignorent leur statut séropositif et d’autre part parce que, dans de nombreux pays, l'accès à la thérapie n'est pas garanti ou l’est seulement partiellement. Le défi auquel nous sommes confrontés ici est double: seule la connaissance de son propre statut séropositif rend possible un traitement adéquat et l'accès à ce dernier doit être garanti.
La peur de la stigmatisation et de la discrimination empêchent souvent la décision d'un dépistage du VIH, tant en Suisse qu'en Afrique australe.
Au cours de la conférence de MMS/aidsfocus.ch, la discussion des intervenants et des intervenantes de différentes nationalités, ainsi que de la DDC et de l'ONUSIDA, a porté sur plusieurs approches en vue d'atteindre les objectifs fixés. Niklaus Labhardt (Swiss TPH/ SolidarMed) a fait état des succès et des défis au Lesotho où une équipe a fait du porte à porte pour instruire les habitants et les habitantes du VIH et leur faire passer un test. La pasteure Phumzile Mabizela (INERELA +) d'Afrique du Sud, elle-même touchée par le VIH, a expliqué à quel point l'Église est importante pour réduire la stigmatisation et pour atteindre les personnes et les convaincre à effectuer un dépistage du VIH.
La poursuite de la politique actuelle ne suffit pas!
Force est de constater que si les efforts internationaux et nationaux ne s'intensifient pas, les objectifs 90-90-90 ne seront atteints ni en Suisse, ni en Afrique australe à l'horizon 2020. La volonté politique nationale et l'intérêt à vaincre le SIDA sont plus nécessaires que jamais! (Photo: Medicus Mundi Suisse/ Daniel Rihs)