Octobre 2016

26/10/2016

Chères lectrices et chers lecteurs d'aidsfocus,

En Chine, des médecins opèrent des personnes positives au VIH seulement moyennant une rémunération abyssale. Au Kenya, des femmes positives au VIH sont stérilisées de force. En Suisse, une personne concernée rapporte comment, après avoir expliqué qu'elle avait fait tomber ses médicaments VIH, elle eut subitement de la place dans la foule. Les personnes séropositives doivent supporter la question: comment cela se fait-il que tu as le sida? Comment et où t'es-tu infectée? Des questions qui ne sont jamais posées dans le cas d'autres maladies comme le cancer ou le diabète par exemple.

L'épidémie de sida nous démontre à bien des égards: la dignité de l'homme est intangible! Il existe d'innombrables exemples de ce type. Même trente ans après le début de l'épidémie, des violations des droits de l'homme, de la stigmatisation et de la discrimination contre cette maladie sont un facteur clé rendant difficile ou empêchant la prévention adéquate et le traitement. De par le monde, chaque année, env. un million de personnes meurt car elles ne se font pas traiter en raison de la peur de la stigmatisation. La lutte continue donc et elle doit être poursuivie avec un engagement accru si l'on veut atteindre l'objectif d'ici à 2030: «Zéro discrimination.»

L'époque du large mouvement du sida est révolue. Cependant, sans la réactivation de ce mouvement, sans son engagement politique, ses activités de plaidoyer pour les droits des personnes touchées et la mobilisation des communautés, dans la mesure où un consensus existe, les objectifs légaux ne sont pas atteignables. C'est pourquoi, «Invest in advocacy» est l'un des facteurs clés de la campagne Accélérer la riposte de l'ONUSIDA: les personnes doivent être informées de leurs droits et être en mesure de les défendre. Des études prouvent que la mobilisation de communautés et l'implémentation de programmes de plaidoyer réduit nettement la disposition de groupes de population particulièrement à risque de contracter le VIH. Après plus de trente ans d'expérience avec des programmes et des projets dans le travail relatif au VIH/sida, nous parvenons à nouveau davantage à la conclusion que l'inclusion des personnes concernées et des communautés atteint de meilleurs résultats p.ex. dans le secteur de l'adhésion, que ce que peuvent produire les établissements sanitaires étatiques.

Des personnalités toujours engagées faisaient figure de moteur de ce mouvement. Elles propageaient leurs visions et leurs espoirs avec un engagement personnel fort, le cœur et l’esprit.

Des personnes courageuses, comme Phumzile Mabizela, dont le portrait est fait dans notre «Topic of the Month» d'Aids Hilfe Bern, une pasteure positive au VIH issue d'Afrique du Sud, et qui nomme, avec bravoure, les problèmes par leurs noms et intervient avec empathie pour les personnes touchées et milite pour davantage de tolérance dans l'espace public.

Martina Staenke
Colaboratrice Communication Medicus Mundi Suisse
mstaenke@medicusmundi.ch